Séminaire ISTeP - Laurie Bougeois
(ISTeP)
Influence de la géodynamique paléogène sur la saisonnalité en Asie : nouvelles données sur les moussons précoces.
Depuis quand le climat asiatique est-il, comme aujourd’hui, caractérisé par un phénomène de moussons intenses à l’origine de pluies diluviennes au sud et à l’est de l’Asie et d’un climat aride en Asie intérieure ? Si l’établissement des moussons dites modernes au Miocène vers 7-8 Ma semblent faire consensus dans la communauté scientifique, la caractérisation des climats paléogènes est encore peu établie. Deux paramètres géodynamiques majeurs étaient à cette époque très différents de l’actuel : les reliefs liés à la collision entre les plaques indienne et eurasiatique étaient encore naissant et une vaste mer épicontinentale et peu profonde (la Proto-Paratethys) s’étendait à travers l’Europe et l’Asie depuis le Crétacé avant de se retirer vers 37 Ma.
Afin de mieux caractériser l’impact de l’évolution géodynamique régionale sur les moussons paléogènes, nous cherchons à caractériser les fluctuations à haute fréquences du climat en Asie Centrale, lorsque la Proto- Paratethys s’étendait dans la région. Pour répondre à cette question, nous combinons trois approches indépendantes. Grâce à une méthode géochimique multi-proxy à très haute résolution sur des coquilles d’huîtres, une étude sédimentologique et des simulations numériques nous accédons aux variations saisonnières quantitatives et qualitatives de la température et de la salinité de l’eau de mer. Ceci nous permet de montrer que le climat en Asie Centrale était, à l’Éocène, caractérisé par une aridité essentiellement concentrée l’été, et des hivers pluvieux. La Proto-Paratéthys semblait ainsi apporter une humidité importante pendant les mois les plus tempérés de l’année, tandis que la position latitudinale pendant cette période à haut taux de CO2 atmosphérique ainsi que l’émergence du plateau Tibétain au sud expliquent l’aridité marquée en période estivale. Le climat présent dans cette région montre que dès l’Éocène, une inversion saisonnière des masses d’air semble déjà être mise en place. De plus, l’aridité estivale pouvait déjà être responsable d’un contraste thermique océancontinent suffisamment important à l’origine de pluies de moussons. Ces données sont les premières données de terrains apportant une information quantitative sur le climat éocène en Asie Centrale et proposent l’existence d’un climat de mousson établi en Asie pendant la période chaude de l’Éocène.
06/02/2015 à 12h30, Salle Fourcade (Tour 55/56, 4ème étage)
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