AMARYLLIS-AMAGAS 2023 du 16 mai au 11 juin 2023
Retour de mission : la campagne AMARYLLIS-AMAGAS à bord du Marion Dufresne
un récit de Jeffrey Poort, embarqué avc l'équipe "flux de chaleur"
Du 16 mai au 11 juin s’est déroulé le leg1 de la campagne AMARYLLIS-AMAGAS à bord du NO Marion Dufresne, le plus grand navire de la Flotte Océanographique Française. Cette campagne Franco-Brésilienne avait comme objectif d’étudier le rôle majeur mais incertain joué par la région amazonienne dans le système climatique de la Terre. Son rôle comme puits de carbone terrestre dépend en effet de processus encore mal connus : intensité et répartition des précipitations continentales, fertilisation des sols par les poussières sahariennes, instabilité potentielle des hydrates de gaz sur la marge continentale atlantique. Le fleuve amazonien a le débit sédimentaire le plus important du monde, et de nouvelles informations sur ces processus seront obtenues à partir de l’analyse des sédiments déposés le long de la marge équatoriale de l’Amérique du Sud, notamment dans une épaisse zone d’accumulation appelée « cône de l’Amazone ».
Le leg 1 a été organisé par Daniel Praeg, chercheur contractuel au CNRS, et Sébastien Migeon, professeur à Sorbonne Université, tous deux spécialistes en géosciences marines. Une grande délégation d’ISTeP était à bord également : une équipe de flux de chaleur (Jeffrey Poort, Frédérique Rolandone et la stagiaire Natacha Kaminski), une équipe géotechnique (Lou Torcq, stagiaire de Sara Lafuerza) et Alana Oliveira de Sa (étudiante en thèse) pour aider l’équipe de sédimentologie. L’équipe de flux chaleur a réussi à mesurer à 28 sites clés le flux de chaleur au fond de l’océan afin de mieux comprendre les processus qui vont perturber les températures dans les sédiments (migrations de fluides, volcans de boue, dissociation des hydrates de gaz). Une seule fois le carottier équipé des sondes thermiques est revenu plié à cause des hydrates de gaz durs dans le sédiment. Lou Torcq a effectué des mesures de paramètres géotechniques sur la majorité des sections des 620 m de carottes de sédiments, récoltées, coupées et analysées pendant la mission. Dans quelques carottes, des petites et grandes pièces d’hydrate de méthane, la « glace qui brûle », ont été retrouvées. La déstabilisation de ces hydrates n’est pas uniquement un facteur important de risque pour le réchauffement du climat et les instabilités sous-marins, mais également pour les personnes à bord du navire pendant la récupération du carottier à bord. Tout le monde est néanmoins retourné sain et sauf dans le laboratoire.
Plus d’info sur le blog de la campagne
https://univ-cotedazur.shorthandstories.com/campagne-AMARYLLIS/index.html#article
Le navire océanographique Marion Dufresne dans le port de Bridgetown (La Barbade) avant le départ.
Un carottier équipé avec les instruments de flux de chaleur prêt pour une descente vers le fond de l’océan
Natacha et Fred dévissent les capteurs de température de leur support sur le carottier après une acquisition au fond de l’océan.
Jeffrey, Fred et Natacha inspectent les capteurs après un carottage qui a mal tourné.
La mesure de CPT (pénétration statique) supervisée par Lou sur une carotte fraichement découpée.
Lou discute avec les collègues de Géoazur, du Brésil et d’Allemagne.
Alana et Lou qui s’attaque à la découpe d’une mini-section de carotte sédimentaire.
Une grosse pièce d’hydrate de méthane récupérée au fond de l’océan dans le cône de l’Amazone.
L’équipe de flux de chaleur avec une pièce d’hydrate de méthane, la « glace qui brûle », suite à sa dissociation.
L’équipe de flux de chaleur dessinée par Lou.
Tous les participants du leg 1 de la campagne franco-brésilienne Amaryllis-Amagas.
Des vidéos explosives ! Le risque de prélever des hydrates de gaz ...
(vidéos lisibles uniqument sur Firefox)
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Chiffres clés
L'ISTeP comprend 108 membres dont :
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- 21 maîtres de conférences
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- 26 doctorants
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- 17 collaborateurs bénévoles / émérites